Peut-on être en même temps souverainiste, anti-libéral et vouloir rester dans la zone euro tout en exigeant un troisième prêt non remboursable aux banquiers honnis? Au moment où se joue le sort symbolique de la Grèce au sein de l’Europe, cette adaptation de «La Cigale et la fourmi», célèbre fable de Jean de La Fontaine nous est envoyée par un lecteur farceur.
Par souci polémique, démocratique ou démagogique (n’est-ce pas!) et après référendum-plébiscite au sein de notre rédaction (qui ne change rien pour nos créanciers), nous avons décidé de la publier. En attendant un « miracle grec » et sans être des oracles, nous ne croyons pas insulter l’avenir en disant que La Fontaine, et Esope avant lui, étaient des artistes observateurs et visionnaires… Tribune libre !
La Cigale et le FMI : Fable réaliste « à la grecque »
par Jan de Pani dlo an Gwadloup mé nou ka sipoté ba Grèk
La Cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez FMI sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. « Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'Oût, foi d'animal, Intérêt et principal. » FMI n'est pas prêteuse : C'est là son moindre défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. - Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. - Vous chantiez ? j'en suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant. »